Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Etre victime ou suspecter une victime : Reconnaître les violences

Etre victime ou suspecter une victime : Reconnaître les violences

Le 27 novembre 2024
Etre victime ou suspecter une victime : Reconnaître les violences
Reconnaître les violences nécessite d'observer certains signaux comportementaux, physiques, psychologiques, ou sociaux qui révèlent une situation abusive. Cela concerne tant les victimes elles-mêmes que les proches ou les professionnels.

Reconnaître les violences nécessite d'observer certains signaux comportementaux, physiques, psychologiques, ou sociaux qui révèlent une situation abusive. Cela concerne tant les victimes elles-mêmes que les proches ou les professionnels pouvant avoir un doute.

 

1. Comment reconnaître les violences quand on est une victime ?

Les victimes ont souvent du mal à identifier ou à admettre les violences, notamment en cas de violences psychologiques ou d'emprise. Voici des éléments à considérer...

A. Signes liés aux violences physiques

Ø  Présence de blessures fréquentes ou mal expliquées (hématomes, fractures).

Ø  Sensation de peur ou de danger constant en présence de l’agresseur.

Ø  Dissimuler des blessures ou éviter les interactions sociales par crainte des questions.

B. Signes liés aux violences psychologiques

Ø  Sentiment persistant de dévalorisation, d’isolement, ou de culpabilité.

Ø  Doutes sur son propre jugement ou ses décisions (liés à l’emprise).

Ø  Stress constant, insomnies, anxiété accrue en présence ou à cause de l’agresseur.

Ø  Crainte de représailles en cas de désaccord ou de tentative de départ.

C. Signes liés aux violences économiques

Ø  Être empêchée de gérer ses revenus ou accéder à ses ressources.

Ø  Se sentir dépendante financièrement de l’agresseur.

Ø  Subir des pressions ou des contrôles liés à l’emploi ou aux dépenses personnelles.

D. Signes liés aux violences sexuelles

Ø  Relations sexuelles imposées ou non consenties dans un contexte conjugal ou autre.

Ø  Menaces liées à la sexualité (chantage, coercition).

Ø  Crainte ou dégoût des rapports sexuels dans une relation abusive.

E. Ressentis fréquents chez les victimes

Ø  Une impression d’être "piégée" dans une relation ou une situation.

Ø  Difficulté à partager ce qu’elles vivent, par honte ou peur de ne pas être crues.

 

2.Comment reconnaître les violences chez une autre personne ?

Si vous avez un doute sur le fait qu'une personne pourrait être victime de violences, voici des éléments observables.

A. Comportement de la victime

Ø  Changements soudains de comportement : isolement, irritabilité, ou peur inexpliquée.

Ø  Évitement des discussions sur sa vie privée ou son conjoint/partenaire.

Ø  Anxiété accrue en recevant des appels ou messages en présence de tiers.

Ø  Signes visibles de blessures ou port de vêtements couvrants pour les cacher.

B. Relation avec l’agresseur présumé

Ø  L’agresseur surveille constamment la victime (appels fréquents, contrôle des mouvements).

Ø  La victime paraît constamment chercher à éviter les conflits ou à plaire à l’agresseur.

Ø  Discours de la victime minimisant ou justifiant les comportements de l’agresseur.

C. Signaux sociaux

Ø  La victime s’éloigne de sa famille et de ses amis, souvent sur demande de l’agresseur.

Ø  Elle perd son autonomie financière ou cesse subitement de travailler.

Ø  Une peur manifeste d’aborder certains sujets (argent, décisions personnelles).

3. Comment prouver les violences ?

Ø  Prouver les violences nécessite de réunir des éléments concrets permettant de démontrer leur existence.

Ø  En droit français, la preuve est libre en matière pénale (article 427 du Code de procédure pénale), ce qui signifie qu’elle peut être constituée de tout élément crédible.

Ø  Certificats médicaux, photographies, sms, audio, vidéos, attestations, expertises…

Il est important de connaitre ce faisceau d'indices pour évaluer si nous sommes victime de violences ou lorsque l'on suspecte une personne comme pouvant être victime. Bien entendu, il est important en cas de doute de se faire assister d'un professionnel compétent pour distinguer l'appréciation qu'on a d'un fait du fait en lui-même et éviter toute méprise.